Retour sur notre Camp Jeunes

Temps de lecture : 3 minutes

Donnez une liste de courses aux jeunes FGTB : vous obtiendrez un débat intéressant. Donnez-leurs un ticket de caisse : vous aurez droit à une critique acerbe du capitalisme, un débat sur l’indexation, …

Le Camp Jeunes FGTB 2022 a été pensé dans ses grandes lignes lors d’une Journée Jeunes en juillet 2021 alors que la pandémie nous limitait encore. Les sujets ont été affinés avec les animateur·rices des différentes régions qui ont remonté les souhaits de leurs membres et, enfin, le camp a pu être vécu par les jeunes du 1er au 5 juillet 2022.

Nous avions choisi l’auberge de jeunesse de Malmedy qui, en plus de se trouver dans une merveilleuse région, dispose d’infrastructures confortables et d’une équipe souriante et aux petits soins.

Les sujets furent riches et variés et le programme chargé mais les participant·es s’y sont adapté·es à la vitesse d’une tyrolienne. Café international pour commencer autour de la précarité de la jeunesse : les jeunes vont et viennent aux tables pour réfléchir à la rémunération des stages, aux inégalités sociales dans l’enseignement, à la fin d’étude et l’arrivée sur le marché de l’emploi, aux jobs étudiants et jobs précaires et enfin au salaire étudiant. Le Camp Jeunes n’aurait pas eu la même saveur sans la dimension internationale, portée dès le second jour par la présence de deux représentantes du CJTA, le Comité Jeunes de la Confédération Syndicale des Amériques. Naïra et Cristiana nous ont livré leur témoignage sur « être jeune et syndicaliste en Amérique latine » ; nous avons pu ensuite tracer ensemble les grandes lignes du projet que nous mènerons en partenariat avec l’IFSI (Coopération Syndicale Internationale de la FGTB), représentée par Yolanda qui assura la traduction durant l’ensemble du séjour. Parallèlement, un groupe recevait le témoignage de jeunes Vervietois·es parti·es au Rojava et discutait des suites à donner à ce projet. Le 3e jour, place à la conférence « antiracisme et instersectionnalité » de l’asbl Bamko, représentée par Mireille-Tsheusi Robert. L’échange qui s’en suivi explosa quelque peu les horaires… Pas de problème : les participant·es s’adaptent aussi vite qu’on se retourne en kayak ! Le dernier jour fut consacré aux côtés théoriques et pratiques de la manifestation avec d’une part la présence de Rémy et sa collègue Morgane de la Ligue des Droits Humains pour nous parler de nos droits en manifs, d’autre part par le graf et la préparation de banderoles avec Milo.

Aucun sujet n’est tabou. On se questionne sur la vie sexuelle des femmes sous le socialisme, sur les changements de société nécessaires pour atteindre l’égalité de genre. On aborde le déménagement des sans-papiers de la Gécamines à Idalie en présence de quelques acteurs. On discute à bâtons rompus de l’implantation du géant de l’e-commerce – Alibaba – avec le collectif Stop Alibaba & co qui nous montre la face invisible (mais prévisible) de l’iceberg.

Les jeunes viennent de tous horizons et se mélangent parfaitement : travailleur·euses avec et sans emploi, sans-papiers, délégué·es, membres de l’Union syndicale étudiante ou d’un conseil étudiant, très jeunes et moins jeunes, permanent·es… Tout le monde participe aux activités proposées et garde des forces pour un petit pas de danse au son d’une trompette mise en sourdine et d’une guitare dont les vibrations s’en vont caresser les Hautes Fagnes.

Le Camp Jeunes n’est pas fait pour livrer un produit fini : il permet de susciter des idées et de créer les remous face à de multiples frustrations. Des remous qui donnent envie de continuer encore et encore les débats, plutôt que d’aborder les sujets de façon superficielle. On y plonge et replonge tout en gardant ce petit goût salé qui dure, celui qui donnera au groupe l’envie de se revoir et de lutter, celui qui donne envie d’ajouter une journée de plus au camp de 2024, celui qui nous fait dire : quand est-ce qu’on recommence ?

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