Par Lucile de Reilhan, chargée de communication aux Jeunes FGTB
5h30 : Je me lève et prends un café : la journée va être longue. Après avoir vérifié si les piles sont bien dans le gueulo et les tracts dans mon sac, je rejoins le point de rendez-vous.
7h : Le grévibus démarre depuis la Gare du Nord. Il n’est pas encore tout à fait rempli, mais je sais que beaucoup de grévistes nous rejoindrons au fur et à mesure de la tournée des piquets. L’atmosphère est remplie d’excitation à l’idée de passer la journée toutes ensemble dans une atmosphère de lutte et de solidarité.
7h30 : Nous arrivons au piquet de grève de l’aéroport de Zaventem. Une quarantaine de syndicalistes, en front commun, sont rassemblé·es autour d’un piquet de grève. À notre arrivée, des prises de paroles se succèdent et on partage un café.
9h : Les travailleuses des plannings familiaux organisent des activités à Anderlecht
10h : Le bus se remplit presque entièrement. Nous rejoignons l’action devant le tribunal de la famille des Mères Veilleuses et Avocates sur la place Poelaert. Celle-ci est suivie par une action de la ligue des travailleuses domestiques sans papiers.
11h : Nous arrivons à Saint-Gilles, place Bethléem. Une action de solidarité avec les femmes palestiniennes est en cours. L’occasion de mettre en avant l’impact du génocide et du blocus imposé à Gaza par Israël sur les femmes : manque de lits d’hôpitaux, impossibilité de rester en convalescence après son accouchement, privation de protections menstruelles… Les activistes rappellent également la colonisation et le système d’apartheid qu’Israël entretient depuis plus de 75 ans et envoient leur soutien aux luttes décoloniales.
11h45 : Chaussée de Wavre, les travailleuses de la maison médicale Free Clinic sont en grève. Une travailleuse du planning familial prend la parole pour expliquer que leur travail est directement lié aux droits des femmes et aux violences économiques et physiques qu’elles subissent. Les travailleuses clôturent le piquet avec une chorégraphie occupant la rue en hommage aux cinq femmes iraniennes qui se sont révoltées contre le régime en mars 2023.
12h30 : Place du Congrès, les travailleuses du secteur associatif se rassemblent pour protester contre le manque de moyens qui les frappe concrètement chaque jour.
13h : Une camarade m’envoie des photos du rassemblement de Louvain-la-Neuve. Les manifestantes y tiennent un village associatif avec de nombreux stands. Leur rassemblement dénonce notamment l’inaction de l’UCLouvain concernant les violences sexistes et sexuelles de certains membres du personnel.
13h15 : Nous arrivons à l’ULB. Plus d’une centaine d’étudiantes tiennent un piquet de grève à l’entrée du campus du Solbosh. Elles sont accompagnées des déléguées de la CGSP avec qui, dès l’aube, elles ont bloqué la quasi entièreté de l’université, suivant le mot d’ordre : quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête. S’ensuit alors un moment émouvant, mais plein d’énergie, de prises de parole libres où les étudiantes partagent leurs expériences du sexisme dans ou en-dehors de l’université. L’Union Syndicale Etudiante rappelle que ce sont les mouvements sociaux et la construction d’un rapport de force qui font avancer les revendications, faisant écho à leur victoire de l’année passée sur l’obtention de distributeurs de protections menstruelles gratuites.
14h30 : Au Boulevard Brand Whitlock, à Woluwé-Saint-Lambert, le Comité Femmes sans papiers nous accueille dans leur occupation.
17h : Dans une effervescence qui fait plaisir à voir, 30 000 personnes démarrent du Mont des Arts à Bruxelles pour la manifestation nationale annuelle du 8 mars. Si le soleil n’y est sans doute pas pour rien, je ne peux m’empêcher de penser que c’est le travail quotidien des féministes partout en Belgique qui a mobilisé autant de personnes. La lutte se construit, et le combat se poursuivra !18h : La manifestation organisée à Charleroi démarre de la Place de la Digue. Près d’un millier de personnes du Pays Noir défilent dans les rues.