Solidaires avec les Palestinien·nes, créons des Apartheid Free Zones !

Temps de lecture : 4 minutes

Par Florian Gillard, animateur aux Jeunes FGTB

Le génocide mené par Israël et les Etats-Unis contre les Palestinien·nes n’en finit pas. Après une brève période de cessez-le-feu, durant laquelle Israël a concentré ses efforts militaires pour annexer encore plus de territoire en Cisjordanie, l’Etat colonial a recommencé à bombarder la bande de Gaza et sa population. Avec le soutien inconditionnel de Trump et une Union Européenne tournant de plus en plus le dos au Droit International et au respect des droits humains, Israël semble inarrêtable et bien déterminé à continuer ses massacres jusqu’à l’extermination du peuple palestinien. 

Il ne nous est toutefois pas permis de perdre espoir. La résistance face au colonialisme et au génocide prend chaque jour de l’ampleur et des campagnes permettant à chacun et chacune de défendre les droits humains existent. Nous vous présentons ici une campagne naissante en Belgique, mais déjà bien présente à l’international : les Apartheid Free Zone.

Qu’est-ce qu’une Apartheid Free Zone ? 

Une “Apartheid Free Zone“ (AFZ) est un espace public ou privé dont les responsables s’engagent à ce qu’il soit un espace qui ne contribue en aucune manière au racisme, aux discriminations et aux violations des droits humains en général et, en particulier, au régime colonial d’apartheid imposé par Israël aux Palestinien·ne.s.

Une AFZ est donc un espace de solidarité avec le peuple palestinien et, plus largement, avec les peuples en lutte pour la justice et l’égalité.

Devenir une Apartheid Free Zone, c’est donc s’engager à s’assurer que son fonctionnement respecte les droits humains et ne favorise en aucune façon le régime d’apartheid israélien.

Qu’est-ce que ça implique ?

Concrètement, cela veut dire que les espaces voulant se déclarer Apartheid Free Zone s’engagent à : 

  • Refuser de se fournir en services et biens d’entreprises qui participent aux violations de droits des Palestinien·nes ;
  • Refuser de recourir aux services de banques qui investissent dans la colonisation israélienne et manifester son opposition auprès de celles qui le font ;
  • Garantir que ses partenariats et sponsorings ne sont pas impliqués dans les violations des droits des Palestinien·nes ; 
  • Inscrire sa démarche dans un cadre plus global de lutte contre le racisme, l’oppression et les discriminations.

Si de nombreuses entreprises favorisent la colonisation, il n’est pas possible de rompre ses liens avec tout le monde. C’est pourquoi la campagne Apartheid Free Zone s’aligne sur les recommandations du mouvement BDS en termes de boycott. Ainsi, cette campagne amplifie le boycott de l’échelle individuelle à une échelle institutionnelle. 

Que faire en tant que citoyen·e et travailleur·euse ?

Une AFZ peut aller du bar de quartier aux universités, en passant par les cinémas et les maisons de quartier. Client·e, travailleur·euse, habitué·e, voisin·e,… Tout le monde peut agir pour faire de son lieu favori, une Apartheid Free Zone.


L’approche diffère selon le type de lieu visé et votre position par rapport à ce lieu. Une première étape est de prendre connaissance des marques visées par le mouvement BDS, afin de savoir quels partenariats sont problématiques. Ensuite, il est toujours important de sensibiliser les gens autour de soi (collègues, travailleur·euses du lieu en question, voisin·es, etc.), afin de trouver des allié·es et de voir si un changement est possible.

En tant que travailleur·euse, on peut consulter ses délégué·es syndicaux·ales, surtout s’il existe un Conseil d’Entreprise, afin de prendre connaissance des partenariats entretenus par son entreprise. De là, les travailleur·euses ont un réel pouvoir sur les décisions de la société. Si certains partenariats sont suspectés de violer les droits humains (et donc le Droit International), des actions syndicales sont tout à fait légitimes.

En tant que citoyen·ne, on peut engager un dialogue avec les gérant·es ou responsables du lieu visé. Devenir une AFZ est un chemin qui ne se fait pas en une étape et il est primordial d’avoir un bon contact avec les personnes que l’on tente de convaincre. Ce contact permet d’identifier les partenariats problématiques et de discuter de potentielles alternatives ainsi que de sensibiliser à la cause palestinienne.

Dans tous les cas (et surtout pour les étapes allant au-delà du premier contact) n’hésitez pas à contacter les organisations en charge de cette campagne en Belgique, pour obtenir plus de ressources et de conseils. Il s’agit de BDS Bruxelles et de l’Association Belgo-Palestinienne.

Près de 100 AFZ en Belgique

Si cette campagne est relativement récente en Wallonie et à Bruxelles, elle existe déjà depuis plusieurs années en Flandre. Ainsi, le cap des 100 AFZ est déjà proche, rassemblant lieux culturels, commerces, ou institutions diverses. De quoi donner de l’espoir pour le respect des droits humains et la justice !

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